Série Corps-Âmes

Dans les Corps-Âmes, il y a un code couleur : le JAUNE montre la partie visible du corps du patient, et le NOIR masque presque toute l’image sauf quelques éléments du bloc opératoire (lampe scialytique, table d’opération, poubelles, mains…). La série constitue une quête destinée à permettre de retrouver l’humain intubé, scotché, agrafé, camouflé sous les champs stériles, positionné parfois bizarrement, mais toujours de la meilleure façon pour le patient et le chirurgien. L’anesthésie générale provoque une sorte d’état vivant-endormi-mort ; ne subsiste plus que le corps soumis à l’apesanteur, mais peut-être même pas. Il ne bouge plus, ne parle ni ne crie, respire artificiellement, pourtant il reste vivant. La solitude et la dépendance de ce corps inanimé sont troublantes. Que devient cette personne, où est son esprit, où est son âme ? Que va-t-il rester de ce moment de l’opération ? Pas de souvenirs certes, mais peut-être une empreinte invisible, une mémoire inscrite dans le corps dont les cicatrices seront pour le patient la seule partie restée visible.